From mind to social life, from imaginary and
mythological to symbolic.
Maurice Godelier
reminds us of what distinguishes anthropology and psychoanalysis with respect
to their object and approach. Anthropology in fact analyses the social and
existential otherness of others as well as the nature of social relations,
while psychoanalysis focuses on the psychic functioning of individuals, and in
particular the effects of repression on sexuality, the body, and desire. The
proximity of some of their material, such as myths and dreams, should not lead
us to forget the fundamental differences that exist between them, nor evade the
specific work of constant decentring and critical vigilance that constitutes
the foundation of the anthropologist’s approach.
Psychoanalysis can’t
explain for example the generalization of feudalism as a social pattern and a
system of power that format individuals and community. Psychoanalysis can’t
retrieve from human psychology Hinduism, Buddhism, Christianity, monotheism etc
that have a history from which some religions need others to rise out. Then the
idea that only one God created all from nothing becomes something else that has
nothing to do with the strong bond between a god and his tribe, therefore in
various antique communities all political, religious, military actions, the
conquests being achieved with gods and banners.
Anthropology can
explain the logic of social relations and for this purpose needs history that
allows sometimes the updating of the background of these social relations.
There is no present time without the past that constantly interferes, that
never dies, a past that is not gone and is reconstructed in the present time.
The issue then is to
identify how to move on from spirit to social life, from imaginary to symbolic:
social life is ritualized in order to let imaginary become social real life. There are thought systems that need to be staged so
that people can perceive them as existential truths.
Passer de l’esprit au social, de l’imaginaire au symbolique.
Maurice Godelier rappelle ce qui distingue l’anthropologie et
la psychanalyse dans leur objet et leur approche. L’anthropologie analyse en
effet l’altérité sociale et existentielle d’autrui ainsi que la nature des
rapports sociaux. Tandis que la psychanalyse se centre sur le fonctionnement
psychique des individus et en particulier les effets de la répression
s’exerçant sur la sexualité, le corps et le désir. La proximité de certains de
leurs matériaux, comme ceux des mythes et des rêves, ne doit donc pas faire
oublier leurs différences fondamentales, ni escamoter les spécificités du
travail de décentrement constant et de vigilance critique constituant l’acte
fondateur d’une démarche d’anthropologue.
La psychanalyse ne pourra expliquer par exemple la généralisation
du féodalisme comme mode de vie social et régime de pouvoir qui formatent les
individus et la société. La psychanalyse ne peut pas non plus faire sortir du
psychisme humain l’hindouisme, le bouddhisme, le christianisme, le monothéisme,
etc., qui ont une histoire dans laquelle certaines religions supposent d’autres
religions pour naître. Ensuite l’idée qu’il n’y a qu’un seul dieu dans le ciel
qui a tout fait à partir de rien est autre chose, et n’a rien à voir avec
l’alliance privilégiée entre un dieu et une tribu, fait qui se retrouve dans de
nombreuses sociétés antiques, tous les actes politiques, religieux, militaires,
les conquêtes se faisant avec des dieux et des bannières.
L’anthropologie peut expliquer la logique des rapports
sociaux, et pour cela elle a besoin de l’histoire grâce à laquelle on peut
parfois mettre à jour la genèse de ces rapports sociaux. Il n’y a pas de présent
sans un passé qui interfère toujours, qui n’est pas mort, un passé qui n’est
pas passé et se reconstruit dans le présent. Maurice Godelier et Marie Rebeyrolle
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