When Asia was
conceptualized as Europe's “other,” it was also cast as a temporally delimited
concept: once capitalist modernity—assumed to operate evenly across the globe
by conservatives, liberals, and the left—spread to eastern Eurasia, the
differences between two unequal halves of the continent were expected to
evaporate. The persistence of differences long after “Asia” was incorporated
into the capitalist world-economy has led to a cartographic definition of the
continent. Such definitions do not allow for historical processes that reshape
relations between peoples, forging new links and severing old ones When eastern
Eurasia was subordinated to the drives of the capitalist world-economy,
existing linkages were severed and territories were linked to, or through,
colonial metropoles. After a brief period of autarkic development after
decolonization, states along the Pacific coasts were increasingly integrated
through production and procurement networks leading to a new imaginary of Asia.
Since the end of the cold war and the emergence of independent states with
large hydrocarbon resources in Central Asia, countries that were once excluded
from imaginaries of Asia—as well as India—are being integrated through
newer imaginaries that reflect the greater prominence of China and India today
as well as the rise of Islamic militancy and new ethnic conflicts.
Carved up into
colonial empires and spheres of influence, “free trade imperialism” largely
ensured trade within, rather than between, imperial blocs. The greater
prominence of maritime trade led to the eclipse of the fabled Silk Route and
the colonial restructuring of socioeconomic processes eviscerated manufacturing
sectors, severing in turn a variety of linkages between peoples, both over land
and across the seas. This institutional arrangement for capitalist accumulation
collapsed under the weight of its own contradictions in the early twentieth
century and after the end ofWorldWar II, a new sociopolitical scaffolding was
instituted. Since newly independent states pursued autarkic patterns of
development and local rivalries persisted, they were more closely linked to
their former colonial metropoles or to the new hegemon, the United States. If
social orders are inconceivable without a spatial element, the ways by which
physical space is bounded, structured, and represented impinges on the
construction of social hierarchies and cultural identities. Article from Palat, R A
CARTES DU
TEMPS ET HORLOGES DE L’ESPACE
L’Asie a
longtemps été pensée en tant que l’autre ‘Europe’, également envisagé comme une
notion temporaire de limites de territoire : la modernité capitaliste –
conçue par les conservateurs, les libéraux et la gauche pour exercer son
activité sur toute la planète – s’est diffusée en Asie Centrale et on s’attendait
à ce que les différences entre les deux moitiés du continent se dissipent. La
persistance des différences, bien après que l’Asie soit introduite au sein du
monde économique capitaliste, a conduit à une redéfinition cartographique du
continent. Ces définitions n’autorisent pas les évolutions historiques qui font,
refont et défont les relations forgeant des liens nouveaux en faisant s’évanouir
les anciens. L’Eurasie orientale soumise aux volontés du monde capitaliste subissait
la refonte des liens institutionnels existants et ses territoires étaient reliés
aux métropoles coloniales. Suite à la décolonisation, après une brève période
de développement autonome, les Etats longeant les côtes du Pacifique étaient
progressivement réintégrés grâce à la production et à des réseaux financiers ce
qui conduisait à une nouvelle construction imaginaire de l’Asie. Depuis la fin
de la guerre froide et l’émergence d’Etats indépendants en Asie Centrale qui
possèdent des ressources importantes d’hydrocarbures, les pays exclus des
concepts imaginaires en place – tel que l’Inde – sont intégrés dans ce nouveau
concept tout aussi imaginaire témoin de l’essor considérable de la Chine, de l’Inde
ainsi que l’accroissement du militantisme islamique et de nouveaux conflits
ethniques.
Divisés en
empires coloniaux et en sphères d’influence, ‘le libre-échange impérialiste’ assurait
des échanges au sein même des blocs impériaux plutôt qu’entre eux. L’importance
croissante du commerce maritime a conduit à la disparition de la ‘Route de la
Soie’ et à une restructuration coloniale
des procédés socio-économiques du secteur presque anéanti des secteurs
manufacturiers au détriment des liens sociaux sur terre et sur mer. Cet
arrangement capitaliste d’accumulation des richesses s’est effondré avec la
deuxième guerre mondiale qui laissait place à une nouvelle construction
socio-politique. Les Etats indépendants depuis peu de temps gardaient leur mode
de développement relativement autonome et les rivalités locales persistaient
avec pour conséquences que ces mêmes Etats restaient fermement liés à leurs
anciennes métropoles coloniales ou soumis à la nouvelle puissance dominatrice,
les Etats-Unis. Si les règles sociales ne peuvent pas se concevoir sans élément
de l’espace où elles se trouvent, les moyens qui structurent, représentent l’espace
physique s’imbriquent dans la construction des hiérarchies sociales et des
identités culturelles. Article from
Palat, R A
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