Le Fou bande les Yeux de la Justice -1494, Das Narrenschiff |
In this article, the
author states the existence of a close relationship between the allegories of
Justice and criminal justice that is put into practice. He starts from the
first representation of Justice (about 1160), that is portrayed as a « Trinity
» made up of iustitia, ratio and aequitas. This triadic view is confirmed by
Giotto and Ambrogio Lorenzetti, who both bring a political idea of justice to
light. In Italy, after the decisive turning point of the 14th century
(punishing power of the cities, institution of the inquisitorial trial),
Justice is represented with a gladium (sword) that is added to the scales.
After the Constitutio Criminalis Carolina (1532), the allegories of Justice
have a blindfold on, in order to allude to the fact that criminal justice
doesn’t recognise anyone and is not willing to negotiate any further. At this
point, the author discovers the value and meaning of the knee – identified with
mercy – of the Justices represented thus giving iconologists an attribute that
has never been noticed and taken into consideration before.
Later, the Victorian
period witnessed a widespread proliferation in new varieties of employee crime,
associated chiefly with the «respectable» echelons of the nineteenth-century
workforce. Alongside the rapid growth of business the emergence of offences
such as embezzlement reached unprecedented levels. Within the private arena of
the company confidential staff perpetrated considerable amounts of such crime,
a claim widely accepted by academic scholars. Yet this criminal world remains
largely obscured by its predominantly private character. In consequence,
historians and criminologists have generally neglected the key centre for
«respectable», «white-collar» delinquency, and therefore current knowledge
about the spatial dynamics of justice remains limited. Moreover, when discussed
the theoretical interpretations of scholars concerning the skewed picture of
public/private responses to this offender type have hitherto typically
resonated around a set of longstanding aetiological axioms. In examining the
records of one of the most significant industries of the Victorian era, the
railways, and the key offence of embezzlement, this article explores the
responses of industry to the «respectable» offender, and offers a critique of
earlier theorising about the motivations underlying a system governed
predominantly by private justice.
Bienne XVIème siècle |
LA TRIADE, LE
BANDEAU, LE GENOU. DROIT ET PROCÈS PÉNAL DANS LES ALLÉGORIES DE LA JUSTICE DU
MOYEN ÂGE À L’ÂGE MODERNE
Dans cet article
l’auteur affirme l’existence d’une étroite relation entre les allégories de la
Justice et la justice pénale pratiquée. Il part de la première représentation
de la Justice (1160 env.), décrite comme une « Trinité », faite de iustitia,
ratio et aequitas. La vision triadique est confirmée par Giotto et Ambrogio
Lorenzetti, qui font affleurer une idée politique de la justice. Après le
tournant décisif du XIVe en Italie (pouvoir de punir des cités, avènement de
l’inquisitoire) les justices sont représentées avec un gladium qui s’ajoute à
la balance. Après la loi Carolina (1532), les allégories de la Justice prennent
le bandeau, allusion au fait que la justice ne reconnaît personne et qu’elle ne
négocie plus. À ce point, l’auteur découvre la valeur et la signification du
genou des Justices représentées – identifiées à la clémence – et remet aux
iconologues un attribut jamais remarqué ni considéré auparavant.
Plus tard, l’époque
victorienne a vu proliférer des variétés nouvelles de criminalité en col blanc
associée aux échelons « respectables » de la main-d’œuvre du XIXe siècle. À
mesure que se développaient les affaires, des infractions telles que
l’escroquerie atteignaient des niveaux sans précédent. À l’abri des murs des
entreprises, des personnels de confiance commettaient un nombre considérable de
ces infractions, réalité tout à fait reconnue par les universitaires. Pourtant,
ce milieu criminel reste largement opaque en raison de son caractère
essentiellement privé, de sorte que les historiens et les criminologues ont
généralement négligé les lieux cruciaux de la délinquance « respectable » et «
en col blanc » et, par voie de conséquence, la dynamique spatiale de la justice
pénale. En outre, les discussions théoriques du caractère biaisé des réponses
publiques/privées à ce type de délinquance ont généralement été appuyées sur
des axiomes étiologiques anciens. À travers l’examen de l’escroquerie à partir
des archives de l’une des principales industries victoriennes, l’industrie ferroviaire,
cet article analyse la manière de traiter le délinquant « respectable » et
fournit la base à une critique des théories antérieures relatives aux
motivations d’un système principalement gouverné par une justice privée.
Article de MARIO
SBRICCOLI
Giotto - 1305 |
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