Islami Andolan Bagladesh - March 2013 |
Meeting points
between prayers and the law are many, including in France where, because of the
separation between the Church and the State, one would be entitled to consider
such junctures as illegitimate if not impossible since prayer is linked to the
religious and therefore the private sphere whereas law concerns justice and
therefore the public sphere. The present essay aims at showing that, in
reality, borders between the private and public spheres are less inviolable and
the relationships between religion and the law much closer that at first sight.
It starts by describing the religious law systems (canon law, charia, halakha)
elaborated outside the national laws, recalls the diversity of religious links
between the State and religion (theocracy, monarchy by divine right, State
religion – with our without recognition of the tolerated religious minorities
–, religion of the majority, pluralism, Concordat, secularism, separation,
State atheism) and the plurality of levels and sources of normativity inside
the religious systems. It then focuses on prayer itself and describes its
various aspects. As a matter of fact, prayer is no more monolithic than is the
law. Solitary or collective practice, spontaneous or regulated expression of
faith, of religious feeling or denomination belonging, identity or community assertion,
prayer is diverse in its forms and contents as well as in its usages. Social or
militant action, as soon as it takes the risk of going beyond the border of the
private sphere or the religious, prayer meets the law.
The act of
collective prayer to be in accordance with the imposed norm by tradition and
religious institutions concerned, must be abble to make use of institutional
framework in order to be released. Therefore the need to agreement with the law
of the country about the mechanisms of the relation between religion and State
is unavoidable. Religious matters occur in both cases of solemn tribute due to
victims of disasters with national scopes and for funerals of Great Men although
with varied modalities. Thus prayer along with other customs, clothing, eating
and others – as recent news show – sometimes are to meet the law. Régine Azria.
Les points de
rencontre entre prière et droit sont nombreux, y compris en France où, du fait
de la Séparation, on serait fondé à considérer de telles rencontres comme
illégitimes sinon impossibles, la prière se référant au religieux donc à la
sphère privée et le droit à la justice donc à la sphère publique. Cet essai se
propose de démontrer que dans la réalité, les cloisons entre le privé et le
public sont moins étanches et les relations entre la religion et le droit plus
étroites qu’il n’y paraît. Après avoir évoqué les systèmes de droit religieux
(droit canon, charia, halakha) produits en marge des droits nationaux, rappelé
la diversité des liens juridiques entre État et religion (théocratie, monarchie
de droit divin, religion d’État – avec ou sans reconnaissance de minorités
religieuses tolérées –, religion de la majorité, pluralisme, Concordat,
laïcité, séparation, athéisme d’État) et la pluralité des niveaux et sources de
normativité au sein même des systèmes religieux, l’article se concentre sur la
prière et en décline les différents aspects. En effet, la prière n’est pas plus
monolithique que le droit. Exercice solitaire ou pratique collective,
expression spontanée ou normée de la foi, du sentiment religieux ou de
l’appartenance confessionnelle, affirmation identitaire ou communautaire, la
prière est diverse dans ses formes et ses contenus comme dans ses usages. Acte
social ou militant, dès lors qu’elle se risque à franchir le seuil de la sphère
privée du religieux, la prière rencontre la loi.
La prière
collective, pour être en conformité avec la norme imposée par la tradition et
l’institution religieuse concernées, doit pouvoir disposer de lieux et de
cadres institutionnels propres à son exercice. Ce faisant, elle ne peut éviter
la rencontre avec la loi du pays et les dispositifs qui régissent les relations
religion/État. Le religieux se trouve
convoqué dans les deux cas de l’hommage
solennel dû aux victimes des catastrophes d’ampleur nationale et pour les
obsèques des grands hommes, quoique sous des modalités différentes. Ainsi la
prière trouve sa place aux côtés de pratiques vestimentaires, alimentaires et
autres, dont l’actualité nous rappelle régulièrement qu’elles sont appelées à
rencontrer le droit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire