The Pakhthouas’ Three Arrows. Ordeal and Acculturation in Gaul at
the End of the Empire
Thinking about the
material prevalence of West-European states during Modern Times, Claude
Lévi-Strauss found its cause in the existence amongst them of what he called
«coalitions of diversified cultures». Such mutual acculturation processes
between the Roman Empire and the tribal societies in late Antiquity had a major
place when the national kingdoms were about to rise.
Some anthropologists
have understood the importance of this late antic or early medieval past. But a
trend in the historiography still declares that the cultures of these societies
outside the Empire melted into the romanitas without leaving any remains. Karol
Mozelewski has demonstrated how much open to criticism was this reduction of
European history to the only romanitas, successively imperial and christian.
This study consider
the contribution of one of those “nations” neglected in European history, an
Iranian group of Scytho-sarmatians, commenting a text which shows how an ordeal
could be made in the end of the fourth century notwithstanding the law of the
roman imperial state (res publica). This type of evidence, as long as it could
be used without the intervention of an ordinary court, may be considered as an
alternative dispute resolution. This text is an inscription upon a lead tablet,
one amongst a group found in Trier more than a century ago and identified in
2005 by Soazick Kerneis. The tablet, in Greek, contain three iranian words: tw,
P’xthw’, dr-y Myhr. It thus discloses the existence, in Gaul, of the same
customs that are archeologically warranted in Eastern Europe and Central Asia:
a shamanism keeper of the thruth in the dubious battle of the world.
As was the case with
the ordeals of the other military groups of dediticii in the tablets studied by
Kerneis, the sarmatian ritual was combined with the roman cognitio. But even
though the ordeal by fire and water lasted beyond the classical Middle Ages as
a legal evidence system, the ritual of arrows, fire and flight, much too pagan,
could not survive but as whitchcraft, that of the caragii.
Article from / de Jean-Pierre
Poly
Les trois flèches
des Pakhthouas. Ordalie et acculturation en Gaule à la fin du IVe siècle
Réfléchissant à la
prédominance matérielle des États de l’Europe occidentale durant les temps
modernes, Claude Lévi-Strauss en trouvait la raison dans l’existence en leur
sein de ce qu’il appelait « des coalitions de cultures diversifiées ». De tels
processus d’acculturation réciproque d’importance majeure sont intervenus entre
l’Empire romain et les sociétés tribales, « gentilices », à la fin de
l’Antiquité, alors qu’allait se constituer l’Europe des royaumes nationaux.
Quelques
anthropologues entrevoient l’importance de ce passé antique ou médiéval. Mais
un courant historiographique qu’on pourrait qualifier de « surromaniste »
persiste à affirmer que les cultures de ces sociétés extérieures à l’Empire se
seraient résorbées dans la romanité sans laisser de traces. Karol Modzelewski a
montré ce qu’avait de discutable cette réduction de l’histoire de l’Europe à la
seule romanité impériale puis chrétienne.
L’étude envisage
l’apport d’une de ces « nations » négligées dans l’histoire de l’Europe, un
groupe iranien, scytho-sarmate, à partir d’un texte qui montre comment une
ordalie pouvait être utilisée en dépit de ce qu’était alors le droit de l’Etat
(res publica) impérial romain. Une telle preuve, dans la mesure où elle pouvait
se passer de l’intervention d’une cour ordinaire, peut être considérée comme un
mode alternatif de règlement des conflits. Il s’agit d’une inscription sur une
plaquette de plomb qui fait partie d’un lot trouvé à Trèves il y a plus d’un
siècle et identifié en 2005 par Soazick Kerneis. La plaquette, rédigée en grec,
contient trois mots iraniens, tw, P’xthw’, dr-y Myhr. Se révèle ainsi
l’existence, en Gaule romaine, de pratiques archéologiquement bien attestées
aux marges de l’Asie centrale : un chamanisme garant de la vérité dans la
douteuse bataille du monde.
Comme les ordalies
des autres groupes militaires déditices sur les plaquettes étudiées par
Kerneis, le rituel sarmate fut intégré dans la cognitio romaine. Mais à la
différence du chaudron ordalique qui dura comme mode légal de preuve jusqu’au-delà
du Moyen Âge classique, le rituel des flèches, du feu et de l’envol, par trop
païen, ne survécu que sous la forme de la sorcellerie des caragii.
Res Publica Romana (Provinciae) |
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