Novice Shaman-Mongolia- Photo Carolyn Drake |
The Myth of Religious NGOs : Development Studies and the Return of
Religion (abstract) Philip FOUNTAIN
In a remarkable about-turn,
development studies has discovered religion and considerable attention is now
dedicated to analysing religious non-governmental organisations (nGos). how can
we understand the concept of ‘religion’ that is now being so widely discussed?
Through a close reading of key texts, this chapter examines how religion has
been constructed and for what purposes. While development scholars have given
little attention to definitional concerns, a default conceptualisation –
substantivist, essentialised, ahistorical and universal – is nevertheless
apparent. A pervasive secular-religious dichotomy is implicit within this
conceptualisation, constructing development as located within the secular
domain, set apart from religion. drawing upon critical scholars of religion,
this chapter argues that development studies has perpetuated a ‘myth of
religious NGO’s’. This myth arbitrarily assigns to a diverse set of development
actors the status of abnormal, if still potentially useful, religious other(s).
The myth conceals the historical specificity and value-laden nature of
mainstream development. The current vogue for abstracted discussions of
religion should be replaced with closer attention to specific practices and
particular traditions, including secular development. studies should also show
greater awareness of the political uses of ‘religion’.
The notions of the
‘sacred’(Goldstone, 2007), of the ‘holy’ (Cavanaugh, 2010), ‘religious
fundamentalism’ (Stiglitz, 2003 ; Ager et Ager, 2011), ‘magic’ (Hovland, 2008), ‘eschatology’ (Parfitt,
2009), ‘ritual’ (Tennekoon, 1988), ‘ transcendence’ and ‘faith’ (Barnett,
2011), or ‘myth’ could be useful to research in order to verify the relevance
when classifying the organisations whether ‘religious’ or ‘secular’. For
example, ‘proselytizing’ should not necessarily be considered as belonging to
the NGO’s. Many development projects actively participating in changing
behaviours and attitudes use the same practical applications. Those are equally
detected in the numerous attempts – including in the Shawn Flanigan’s
recommendation – to broaden to the entire world a secular development program without
any religious groups. This last project must be regarded as the direct
counterpart of a missionary intervention. The building of a nonreligious public
space and the relegation of some participants on the fringe of a legitimate
commitment in this area require a constructive effort to create and restructure
subjectivities through similar means to the Christian evangelization (Fountain,
2012).
Le mythe des ONG
religieuses : le retour de la religion dans les études du
développement Philip FOUNTAIn
Après une incroyable volte-face, les spécialistes du
développement ont enfin redécouvert le rôle de la religion et s’attachent
désormais à étudier sérieusement les ONG religieuses. Mais quelle est cette
« religion » dont il est tant question ? En s’appuyant sur une
lecture attentive de quelques textes de référence, cet article explore la
manière dont la religion a été construite et à quelles fins. Alors que les
théoriciens du développement n’ont guère prêté attention aux questions de
définition, une certaine conceptualisation par défaut – substantialiste,
essentialisée, sans fondement historique et universelle – se dégage toutefois.
Marquée par l’opposition omniprésente entre laïcité et religion, l’idée de
développement y est apparentée à tout ce qui relève de la sphère séculière, en
marge de la religion. S’inspirant des travaux d’éminents spécialistes de la
religion, cet article démontre comment les études du développement perpétuent
le « mythe des ONG religieuses », mythe qui renvoie de manière
arbitraire divers acteurs du développement au statut d’« Autre religieux
anormal » quand bien même il pourrait encore être utile. Ainsi la spécificité
historique du développement dominant de même que sa nature chargée de valeurs
sont-elles totalement occultées. Au lieu des grandes discussions abstraites sur
la religion aujourd’hui à la mode, on ferait mieux de porter une attention
minutieuse aux pratiques spécifiques et aux traditions particulières, y compris
au développement séculier, et de s’intéresser davantage aux
instrumentalisations politiques de la « religion ».
Les notions de « sacré » (Goldstone, 2007), de
« saint » (Cavanaugh, 2010), de « fondamentalisme »
(Stiglitz, 2003 ; Ager et Ager, 2011), de « magique » (Hovland,
2008), d’« eschatologie » (Parfitt, 2009), de « rituel »
(Tennekoon, 1988), de « transcendance » et de « foi »
(Barnett, 2011), ou encore, dans cet article, de « mythe »,
pourraient s’avérer utiles à la recherche, pour interroger la classification
des organisations selon les catégories « religieuse » ou
« laïque ». Le « prosélytisme », par exemple, ne doit pas
être nécessairement vu comme une pratique propre aux seules ONG. On retrouve
pareilles pratiques dans les nombreux projets de développement qui cherchent
activement à transformer le comportement et les attitudes des autres. On les
discerne également dans les diverses tentatives, y compris dans la
recommandation explicite de Shawn Flanigan, d’étendre à l’échelle de la planète
un programme de développement séculier dépourvu de toute association
religieuse. Ce dernier projet doit être considéré comme l’équivalent direct
d’une intervention missionnaire. La construction d’un espace non religieux et
la relégation de certains acteurs en marge d’un engagement légitime dans ce
domaine impliquent un effort transformateur pour créer et reformer les
subjectivités par des moyens semblables à l’évangélisation chrétienne
(Fountain, 2012).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire