Professor
Philip Bobbitt Interviewed on a New Global Constitutional Order in The
Spectator on Bobbitt's concept of the "market state" and a new global
constitutional order.
At the
heart of his analysis is the concept of the ‘market state’, the millennial
successor to the nation state, when
states go from reliance on law and regulation, so characteristic of the nation
state, to deregulating industries. When states move from conscription to an
all-volunteer force to raise armies ; in the UK you saw this development in
the policy of top-up fees for college tuition. You
see it in America with welfare reform when we go from direct transfers, and
workmen’s compensation, to providing skills to enter the labor market. In all
of these instances you are seeing the beginnings of a change in which the state
says, “Give us power and we will maximize your opportunity. We will not assure
you equality, and we will not assure you steadily improving security, but the
total wealth of the society will be maximized.” We are moving, in other words,
to a new global constitutional order without fully realizing it. I don’t think
we really understand the operation of terror in the 21st century. But this much
I think we do understand: that we have to build up our immune systems. We
cannot simply win this fight by going after our adversaries, and attacking them
and killing them; systematic intellectual and cultural preparation is of the
essence. The alternative is complacency, followed by disaster, followed by
mindless authoritarianism. We must come, as societies, to some understanding of
what we’re facing, and in these times of tranquility organize ourselves and
debate what we will do if a catastrophe should come to pass. We should
stockpile laws for such an eventuality, just as we stockpile vaccines. Then I
think we have an excellent chance of getting through these attacks with systems
of consent in place.’ The
key is to put the rule of law at the heart of the strategy, to give the
emerging ‘market state’ the legitimacy to act decisively rather than to appear
– as the US did in Iraq – like a bunch of con men, peddling false information
(dodgy dossiers), being deferential to corporations (Halliburton) and
contracting out its dirty work (the ‘private interrogators’ at Abu Ghraib). Bobbitt compares the shambolic strategy of today’s
nation states, interacting in the UN and the EU, to the doomed Mafia Commission
of the 1950s. We’re having trouble organizing nation states, we’re having a
great deal of difficulties – why? They’re
nation states which will look at their national interests, often in a very
short-sighted way, and they’ll find themselves almost incapable of
co-ordinating a response.
Interview du professeur Philipp Bobbitt sur le Nouvel Ordre Constitutionnel
Mondial in the Spectator à propos du concept de Bobbitt sur
l'Etat-spéculateur et le nouvel ordre constitutionnel mondial
Au coeur de cette analyse
le concept d'Etat-spéculateur, le successeur de l'Etat-Nation de ce millénaire,
quand les Etats alléguaient la loi et la règlementation, si particulier au
fonctionnement de l'Etat-Nation, alors que de nos jours ils s'appuient sur les
dérèglementations de l'industrie. Quand les Etats sont passés de la
conscription pour ensuite entrer dans le processus de professionnalisation de
l'armée ; comme en Grande-Bretagne où l'on voit l'établissement de droits de
scolarité pour les frais de scolarité des collèges. Aux Etats-Unis, on voit avec
les réformes des services sociaux, le passage des transferts directs, indemnisation
des travailleurs, au recours aux compétences professionnelles mises sur le
marché du travail. On voit avec toutes ces organisations les prémices d'un
changement où l'Etat dit :"Donnez-nous le pouvoir, nous maximiserons les
opportunités". Nous ne nous portons pas garants de l'égalité des citoyens
ni d'une amélioration permanente des mesures de sécurité, mais la richesse
totale de la société atteindra un niveau optimal. Autant dire que nous nous dirigeons vers un
nouvel ordre constitutionnel mondial sans pleinement saisir ce que cela signifie.
Je pense que nous n'avons pas réellement compris ce qui signifiait le mécanisme
de la terreur du 21ème siècle. Mais nous comprenons au moins ceci : que nous avons
l'obligation de construire des systèmes immunitaires. Nous ne gagnerons pas ce
combat uniquement en poursuivant, attaquant et tuant nos adversaires ; une
préparation intellectuelle et culturelle est essentielle. Sinon faire preuve d'indulgence
qui nous entraînerait vers l'autoritarisme sans cohérence et le désastre. Nous
devons, en tant que sociétés dans les instants relativement tranquilles que
nous vivons en ce moment, afin de comprendre ce à quoi nous faisons face, nous
organiser et débattre sur ce que nous ferions en cas de catastrophe. Nous
devrions prévoir un stock de lois et règlementations tout comme nous stockons
des vaccins. Nous aurons ainsi la possibilité de parer à ces attaques grâce au
système consensuel en place. La clé est de remettre l'Etat de droit au coeur de
la stratégie pour donner à l'Etat-spéculateur émergent sa légitimité pour agir
de manière décisive plutôt que d'apparaître, comme les Etats-Unis en Iraq, tel
une bande d'escrocs colporteurs de faux renseignements (dossiers douteux)
sous-traitant leur sale boulot (interrogateurs privés à Abu Ghraib). Bobbitt
compare la stratégie chaotique des Etats-Nation d'aujourd'hui, l'interaction
des Nations Unies et de l'Europe, à la commission condamnée à l'échec contre la
Maffia des années '50. Il y a des problèmes d'organisation des Etats-Nation, il
ya d'énormes difficultés - pourquoi ? Ces Etats-Nation qui envisagent leurs
intérêts nationaux, souvent de manière réductrice, se retrouveront presque
incapables d'offrir des réponses cohérentes.
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