The preservation of the Soviet conceptual framework and factice renewal. This
articles tries to show the contemporary continuities with the soviet regime in
the religion management, on a juridical and institutional plan (Spiritual
directions of Muslims, Councils of religious affairs) and in the daily
relations between political and religious institutions. Whereas the changes
concerning religion have been and remain for the authorities a way to give
substance to the idea of a “new era” in the independent states, managing the
religious factor shows the political power’s will to maintain norms and rules
which prevailed under the former regime. It reveals the powers’ incapacity to
think another conceptual framework of relationships between State and religion.
A separation between three temporal spaces (tsarist regime, Soviet regime and
independence) then seems to be an extreme simplification of history, which is
assumed with difficulty by the current political authorities which emanate from
this history.
The antireligious
policy in Central
Asia started with
some delay, sufficient time for authorities to take full control of the area.
Furthermore, in Central Asia, Islam was maintained in line with traditional
worshipping handled by a large part of the population including by those
involved with the Communist Party, Soviet power has never been sufficiently
present to displace the traditions of Central Asian communities. The persistence
of religion as a compensation of political control is increased by the fact
that the area of autonomy granted to civil society is very often with limited
access if not non-existent as in Turkmenistan . Thus religion is not a compensation to the end
of the Soviet regime, but rather a compensation to the fantasy of centrality from
current Central Asian powers. Résumé de l'article de Sébastien Peyrouse.
La gestion du
fait religieux en Asie centrale : poursuite du cadre conceptuel soviétique
et renouveau factice
Cet article tente de mettre en lumière les continuités avec
le régime soviétique qui prévalent aujourd’hui dans la gestion du fait
religieux, tant sur le plan juridique et institutionnel (Directions spirituelles
des musulmans, Conseil aux affaires religieuses) que dans la pratique
quotidienne des relations entre autorités politiques et institutions
religieuses. Si les changements proclamés en la matière ont été et restent pour
les régimes en place un moyen d’accréditer l’idée d’une “ère nouvelle”
favorable aux nouveaux États indépendants, la gestion du religieux apparaît
comme l’un des stigmates essentiels de la volonté du pouvoir de conserver les
normes et règles qui ont prévalu sous le régime précédent, révélant
l’incapacité à penser dans un cadre conceptuel différent le rapport entre État
et religion. Une séparation en trois grands espaces temporels (régimes
tsariste, soviétique puis indépendance) paraît alors simplifier à l’extrême une
histoire que les pouvoirs actuels n’assument que difficilement puisqu’ils en
sont directement issus.
La politique antireligieuse en Asie centrale a débuté avec un
certain retard, le temps pour les autorités soviétiques de prendre pleinement
contrôle de la région. Par ailleurs,
en Asie centrale, l’islam s’est particulièrement bien maintenu au travers de
pratiques traditionnelles assumées par une large part de la population, y
compris par les personnes insérées dans les structures du Parti communiste, le
pouvoir soviétique n’a jamais été suffisamment présent pour évincer toutes les
traditions de la société centrasiatique.
La persévérance de la religion en tant que compensation au
politique est accentuée par le fait que l’espace d’autonomie accordé à la
société civile est souvent extrêmement réduit, voire inexistant, comme au
Turkménistan. La religion n’est
donc pas une compensation à la fin du régime soviétique en tant qu’expérience
historique spécifique mais une compensation au fantasme de centralité des
pouvoirs centrasiatiques actuels. Résumé d'un article de Sébastien Peyrouse.
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