“Political religions”
transform holiness into self-sacrifice in the name of political action.
Furthermore, the saint hereby becomes a hero (of work, of war, or of
propaganda) and an armed or unarmed missionary serving a holy “cause”. He does
not seek to withdraw from the visible world even if he mundanely practices an
ascetic lifestyle. On the contrary, he wants to transform the world by his
commitment. The new secular holiness is not about contemplation but about
action and creatio ex nihilo. It has, therefore, a
quasi-divine character. The party and its charismatic leader, who are seen as
incorporations of the whole body politic, take the empty place God has left.
The secular saint is a potential martyr in as much as he has a providential and
Promethean mission to fulfil. Because of this, he often becomes the centre of a
devotional cult after his death.
A “political religion”
is more than an alternative religion emerged along with modernity following the
secularization and the decrease of religious practices. By sacralizing an
ideology and by challenging those holding the power, the “political religion”
transforms a political movement into a quasi-divine scheme. Believing in a
specific politic involves, as for religious beliefs, an existential commitment
similar to the duty of the devotee. Because saints and heroes represent both
the figures of what Phyllis Passariello’s “cultural hero”, that is the
essential piece of all epic poems and of great mythical sagas, from the
Nibelungen to the King Arthur legend. In nationalist movements and in
totalitarian systems, the political hero plays the role as the functional
equivalent of the saint.
The cult of the dead
and of martyrs and the myth of heroes are central in the nationalist “political
religion”. The totalitarian or nationalist hero is a perfect copy of a
collective pattern of human sacrifice. His unconditional commitment allows him
to violate ethical philosophy; sometimes the political party and his
charismatic leader, embodiment of the social society as a whole, can supplant temporarily
or permanently God. In this context, a world war or a massive extermination of
populations or social class may seem legitimate, since it serves higher almost ‘holy’
objectives. Yves Bizeul
Le statut de la sainteté dans les « religions politiques »
Les « religions politiques » ont transformé la
sainteté en abnégation de soi au service de l’action politique. Le saint
devient alors un héros (du travail, de guerre, de la propagande) et se fait
missionnaire, armé ou non, au service d’une « cause » sacrée. Il ne
cherche pas à se retirer du monde même s’il pratique l’ascèse intramondaine. Au
contraire, il veut transformer ce dernier par son engagement. La nouvelle
sainteté séculière vise non la contemplation, mais l’action et la recréation ex
nihilo. Elle a, de ce fait, un caractère quasi-divin, le parti et son chef
charismatique, incorporations du tout du corps social, prenant la place
délaissée par Dieu. Le saint séculier est un martyr potentiel dans la mesure où
il a une mission providentielle et prométhéenne à remplir et est souvent objet,
après sa mort, d’un culte dévotionnel. !!!!
Une « religion politique » n’est pas une simple religion
de substitution qui aurait émergé en modernité dans le sillage de la
sécularisation et du recul des pratiques religieuses, en sacralisant une
idéologie et en déifiant les détenteurs du pouvoir, elle métamorphose un
mouvement politique en une œuvre quasi-divine. La croyance politique implique,
à l’instar des croyances religieuses, une implication existentielle du dévot.
C’est que saints et héros politiques ne sont que deux figures du « héros
culturel » de Phyllis Passariello, un élément essentiel de tous les poèmes
épiques et des grandes sagas mythiques, des Nibelungen à la légende du roi
Arthur. Dans les mouvements nationalistes et dans les systèmes totalitaires, le
héros politique joue le rôle d’équivalent fonctionnel du saint.
Le culte des morts et des « martyrs » et le mythe
des héros étaient des éléments centraux de la « religion politique » nationaliste.
Le héros nationaliste ou totalitaire n’est qu’une variation exemplaire d’un
modèle collectif de sacrifice communautaire. Son
engagement inconditionnel peut le pousser à contrevenir aux principes éthiques ;
parfois le parti et son chef charismatique, incarnation du tout social,
prendront temporairement ou durablement la place Dieu. Dans ce contexte, une guerre mondiale
ou une extermination massive de populations ou de classes sociales peuvent
alors apparaître comme légitimes, puisque servant des objectifs plus élevés. Yves Bizeul
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