Turkification of anatolia(2)
The Turkish construction of the nation state is a recent phenomenon
dated the first half of the XXth century. However the roots of the current
Turkey turkification are even more ancient go back to the Middle Ages, back to
the Crusades. Turkish history in High Asia and Central Asia, then in Anatolia,
first nomads, Türke and Seljuq, Ottoman and finally republican is composed of
multiple migratory currents, among which
refugees and displaced populations assumed a lead role. Turkish Muslim refugees arrive during the
declining period of the empire when conflicts with neighbouring countries and
centrifugal crisis remained practically constant. During the XIXth century and
at the beginning of the twentieth century, Muhacirs
and refugees in general play an essential role in the nationalism construction
and in the emergence of intellectual and political movements as Turkism, Panturkism,
and Turanism. Among them Ali Hüseynzade, Ahmet Aghaoghlu, Yusuf Akçura,
Abdurrashid Ibrahimov, Mehmet Emin Rasulzade, Mohamed Ayaz Ishakov, Fuad
Tuktarov, Zeki Velidi Togan, Abdülkadir Inan…, as politicians, academics,
journalists plaied an important role in the Turkish, Azeris, Tatars, Menchevik,
Bolchevik and Kemalist revolutionary movements. Among published in Turkey literature
during the years 1990 about indigenous and immigrant populations which met a
new quest for an identity in a more liberal local context and a unstable international
context, Sefer Berzeg (1990-1998) works, of Circassian origin attorney in
Samsun and self-styled historian, can be seen as studies seeking to reinstate
historical truth independent of official historiography. Turkish nationalism (Türk
milliyetçilighi, Türkçülük) is strongly opposed to pan turkism (Türkçülük, Turancïlïk) during the
construction of the republican nation state. Thus, if Turkey looks like a
sanctuary for Russian origin activists, the country remains prudent or indeed
hostile. Following the outbreak of kemalism, Russian elements will play but a
little role at least until the years 1950, period of transition to multiparty
rule when emblematic figures emerge as Alparslan Türkesh founder of the 'Grey Wolves'
movement (Ülkü
Ocaklarï or Hearths of Ideal; « idealists », ülküciiler). This party sometimes forbidden,
relives by various other names is generally known under its current name MHP (Milliyetçi Hareket Partisi - Nationalist Action Party). Some of their activists overtly collaborated
with the Nazis or the Japanese in hopes of reoccupation of the lost territories
in Caucasus, Crimea and Central Asia. In Turkey those activists are being
watched and if they conduct groups and publish in journals (nationalist, pan turkist,
anti-communist) officials never give them the freedom to cross limits than
could cause diplomatic incidents. Turkestanians in Xinjiang (Uighurs and
Kazaks) even when entered much later (for Kazaks after 1954) often belong to
this political party. Most radical activists of anticommunism resurface in Alparslan
Türkesh's party Milliyetçi
Hareket Partisi (Nationalist Action Party) and specifically among the young activists. The
presence of refugees from Central Asia plays a disproportionate role to their
small numbers. Indeed theirs associations and foundations have a close relation
with American extreme right wing movements and secret services as CIA and
related services (Radio
Liberty, Radio Free Europe, linked to United
States Information Agency, manager of Voice of America, until 1973, result of CIA). Immigrants are well integrated,
while reaffirming their identity of origin, identity that allows political and
economic class to reclaim regions of Balkan, Caucasus and Central Asia. The paradox resides in
a definite Asian historiography associated to a substantiated statement of a European
identity from Ottoman elites playing with both attachment to Turkey and their
origins outside Anatolia. However, Turkish Muslim refugees descents integration
in the nowadays Turkey is not an illusion. Quite the contrary, they are often
groups of non-Turkish speaking peoples that shaped the destiny of the republic
by placing emphasis on the unity of the Turkish people.
La construction turque de l’État-nation est un phénomène récent, datant de
la première moitié du xxe siècle. Cependant, les racines de la
turquisation de l’actuelle république de Turquie sont bien plus anciennes et
remontent au Moyen Âge, à l’époque des Croisades. L’histoire turque en Haute
Asie et Asie centrale, puis en Anatolie, d’abord nomade, türke et seldjoukide, puis ottomane et enfin
républicaine, est faite de multiples courants migratoires, parmi lesquels
réfugiés et déplacés jouent un rôle de premier plan. Les réfugiés
turco-musulmans arrivent dans la période de décadence de l’empire où conflits
avec les voisins et révoltes centrifuges sont pratiquement constantes. Au xixe siècle et au début du xxe siècle, les Muhacirs et les
réfugiés en général jouent un rôle éminent dans la construction du nationalisme
et l’émergence de mouvements intellectuels et politiques comme le turquisme, le
panturquisme ou le pantouranisme.
Parmi ceux-ci, Ali Hüseynzade, Ahmet Aghaoghlu, Yusuf Akçura,
Abdurrashid Ibrahimov, Mehmet Emin Rasulzade, Mohamed Ayaz Ishakov, Fuad
Tuktarov, Zeki Velidi Togan, Abdülkadir Inan…, ont joué comme politiciens,
universitaires, éditorialistes, des rôles éminents dans les mouvements
révolutionnaires turcs, azéris, tatars, menchevik, bolchevik, kémaliste. Parmi
la nombreuse littérature éditée en Turquie durant les années 1990 sur les
minorités autochtones ou immigrées, répondant à un besoin nouveau de recherche
d’identité dans un contexte intérieur plus libéral et un contexte international
très instable, les ouvrages de Sefer Berzeg (1990, 1998), avocat de Samsun,
d’origine tcherkesse et historien à ses heures, peuvent être cités en exemple
d’études cherchant à rétablir des vérités historiques indépendantes de
l’historiographie officielle. Le nationalisme turc (Türk milliyetçilighi, Türkçülük) s’oppose
très fortement au panturquisme (Türkçülük, Turancïlïk)
durant la période de construction de l’État-nation républicain. Ainsi, si la
Turquie apparaît comme un sanctuaire pour les militants d’origine soviétique,
elle n’en reste pas moins prudente, voire hostile. Après l’apparition du
kémalisme, les éléments d’origine soviétique vont jouer un rôle atténué au
moins jusqu’aux années 1950, période du passage au multipartisme, où l’on voit
naître la figure emblématique du colonel Alparslan Türkesh, fondateur du
courant des « Loups Gris » (Ülkü
Ocaklarï ou
les Foyers de l’Idéal ; les militants se nommant « idéalistes », ülküciiler). Le
parti, parfois interdit, renaissant sous d’autres dénominations, est
généralement connu sous son nom actuel de MHP (Milliyetçi
Hareket Partisi – Parti
d’Action Nationaliste). Certains d’entre eux ont ouvertement collaboré avec les
Nazis ou les Japonais dans l’espoir d’une reconquête des territoires perdus au
Caucase, en Crimée ou en Asie Centrale. En Turquie, ces activistes sont
néanmoins très surveillés et s’ils animent des associations et publient dans
des revues militantes (nationalistes, panturquistes, anticommunistes), les
autorités ne les laissent jamais dépasser les limites de ce qui pourrait
occasionner des incidents diplomatiques. Les Turkestanais du Xinjiang
(Ouïgours, Kazakhs), même entrés en Turquie plus tard (pour les Kazakhs après
1954) appartiennent souvent à ce parti. Les éléments les plus radicaux de
l’anticommunisme refont surface en s’intégrant dans le nouveau parti
d’Alparslan Türkesh, Milliyetçi Hareket Partisi (Parti d’Action Nationaliste),
et en particulier dans les groupes de jeunes militants. La présence
des réfugiés d’origine centre asiatique joue un rôle sans commune mesure avec
leur très faible nombre, en particulier par la relation qu’entretiennent leurs
associations et fondations avec les mouvements d’extrême droite et les services
américains de la CIA et connexes (Radio Liberty, Radio Free Europe, par
exemple liées à l’United States Information Agency, gestionnaire de Voice of
America, au départ et jusqu’en 1973, émanation de la
CIA). Les immigrés sont aujourd’hui bien intégrés, tout en réaffirmant leur
identité d’origine, identité qui permet par ailleurs à la classe politique
comme à l’économie de réinvestir les régions musulmanes des Balkans, du
Caucase, de l’Asie centrale. Le paradoxe est celui d’une historiographie
résolument asiatique associée à l’affirmation appuyée d’une identité résolument
européenne par des élites issues directement de l’empire ottoman, jouant à la
fois de leur attachement à la Turquie et de leurs origines extérieures à
l’Anatolie. Cependant, l’intégration des descendants des réfugiés
turco-musulmans dans la nouvelle Turquie n’est pas une illusion. Bien au
contraire, ce sont ces groupes, souvent non turcophones au départ qui ont pris
en main les destinées de la république, en insistant sur l’unicité du peuple
turc.
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