"40
000 years ago, the predominant species on earth [homo sapiens neandertalensis]
was annihilated by a most powerful
form of life [homo sapiens sapiens]. Ours. Today new species appeared ... Stronger,
with a higher intelligence, its sole purpose: exterminate us ... Once again, it
is the strong who survive. But this time we became prey" From the American
tv show "Prey".
In a
magazine, a short article reported that for every generation, children became
more intelligent than their parents. Therefore, what will happen with the
relations between generations in the future ? This question is all the more
relevant as technological progress, on one side, seem to increase indefinitely
in acceleration, on the other side, they became determining factor in assessing
the degree of the evolution of the differential between cultures,
civilizations, populations. Everything happens as if technology adaptation of
children, sign of greater intelligence, in some extent was counterbalancing by
a lower sensitivity to moral values that "high culture", and
specifically literature, would be the unique position to instill. The
opposition between intelligence and spirituality, intellectual reason and emotional
sensitivity in all contemporary representations of social life will be focused
with the ideology underlying relations between generations. This ideology
constitutes a fundamental importance upon evolutionism and biological theories.
Indeed, biology has profoundly modified the ways in which one conceives and
intervenes regarding human reproduction and one must take into account the
disruptions resulted which have a direct impact on the way to consider
intergenerational relations. Yet history reminds us that differences lead
almost inevitably to forms of hierarchy : the members of premium categories attempt
to subordinate, and even to enslave the others. In this perspective, the new
children would be likely to become masters of their parents. In contemporary
fiction, this eventuality plays on ambivalent feelings between generations in
Western contemporary societies, in particular among the middle and upper class.
Western
countries societies after Second World War have developed a significant issue
in films and popular novels : the transformation of the teenage child into a
predator, the mutation of the teenager into werewolves, vampires and other
creatures. Stephen King is on of the
master in this field, Carrie (1974) and
moreover The Children of the Corn (1977)
where in a small American town children carefully massacre their relatives and
any adult within their grasp. Possessed by the vengeful spirit of the corn,
they claim to wash out the sins accumulated by their ancestors who killed and
deprived Indians. Baby boomers although privileged in their relations with
their parents, have been, when teenagers and young adults, brutally confronted with
atrocities perpetrated by the previous generation, the Jewish people genocide,
Hiroshima and Nagasaki, the independence wars of former colonies, and the
struggle for oppressed ethnic minorities civil rights? The massacre of parent
by their children is the metaphor of the resentment of the young of that time
against their parents. Nowadays science fiction describes a generation born in
the context of genetics and biotechnology amazing progress. Authors continue
along the lines set out by Huxley's Brand New World, by integrating much more
directly the evolution theory; the resulting war between generations is
therefore first biological instead of ideological. The central motif is the
begetting of gifted children threatening the future of humankind; from genetic
manipulations or dissemination of a foreign DNA (viral or alien), from evil
incarnation or a more or less malefic spirit. In popular fiction, extrapolation
of biotechnological consequences implied by the emergence of the modern
scientific area, genetics, affected the way one conceives the reproducing of
children (its possible delinkage from sexuality), the specific role of women in
that issue (pregnancy) and more broadly the relationship between men and women,
mothers and fathers, parents and children. Marika
Moiseeff in "La Cohérence" translated by myself.
« Il y
a 40 000 ans, l'espèce prédominante sur terre [homo sapiens neandertalensis]
fut anéantie par une nouvelle forme de vie plus puissante [homo sapiens
sapiens]. La nôtre. Aujourd'hui une
nouvelle espèce est apparue... Plus forte, d'une intelligence supérieure, son
seul but : nous anéantir. ... A nouveau, ce sont les plus forts qui survivront.
Mais cette fois nous sommes devenus les proies. » Générique de la série
américaine Prey, sous son titre français ADN Menace immédiate
Un court article du magazine Metro signalait qu'à
chaque génération, les enfants devenaient plus intelligents que leurs parents. Alors, qu'en sera-t-il des relations entre
générations, dans le futur ? Question d'autant plus pertinente que les progrès
technologiques, d'un côté, paraissent pouvoir s'accélérer de façon infini et
que, de l'autre, ils sont devenus un facteur déterminant pour évaluer le degré
d' « évolution » différentiel entre « cultures »,
« civilisations » ou « populations ». Tout se passe comme
si l'adaptation des enfants à la technologie, signe d'une plus grande
intelligence, était en quelque sorte contrebalancée par une moindre sensibilité
aux valeurs morales que la haute culture, et notamment la littérature, serait
seule à même d'inculquer. C'est l'opposition entre intelligence et
spiritualité, entre raison intellectuelle et sensibilité affective, dans les
représentations contemporaines sera mise en perspective de l'idéologie
sous-tendant aujourd'hui les rapports entre générations. Cette idéologie
confère aux théories biologiques, et plus précisément à l'évolutionnisme, une
importance fondamentale. De fait, la biologie a profondément modifié nos modes
de conception et d'intervention concernant la reproduction humaine et on doit
supposer que les bouleversements qu’ils ont entraînés a une incidence directe
sur la façon d’envisager le rapport entre les générations. Or l'histoire nous apprend que les différences
conduisent quasi inéluctablement à des formes de hiérarchisation : les
membres des catégories jugées supérieures tendent à subordonner, voire à
asservir, les autres. Dans cette perspective, les « nouveaux »
enfants seraient susceptibles de devenir les maîtres de leurs parents. Dans la
fiction contemporaine, cette éventualité joue sur l'ambivalence des sentiments
entre générations dans les sociétés occidentales actuelles, notamment dans les
classes moyennes et supérieures.
Les sociétés occidentales ont au décours de la
deuxième guerre mondiale, développé un élément significatif dans les films et
les romans populaires : la transformation de l'enfant en prédateur aux
alentours de la puberté figurée, par exemple, par la métamorphose de
l'adolescent en loup-garou, vampires, ou en d'autres créatures. Stephen King
est l’un des maîtres en la matière : cf. Carrie [1974], et
plus encore Les enfants du maïs [1977] où les adolescents d'une petite
ville américaine massacrent consciencieusement leurs parents et tout autre
adulte à leur portée. Possédés par l'esprit vengeur du maïs, ils déclarent
devoir laver les péchés perpétrés par leurs ancêtres qui ont tué et spolié les
Indiens. Les baby-boomers, bien que matériellement privilégiés par rapport à
leurs parents, furent, à l'adolescence ou au début de l'âge adulte, brutalement
confrontés aux atrocités perpétrées par la génération précédente – le génocide
des juifs, Hiroshima et Nagasaki –, aux guerres d'indépendance des ex-colonies,
et au combat pour leurs droits civiques des minorités ethniques opprimées. Le
massacre des parents par leurs enfants est une métaphore du ressentiment des
jeunes de cette époque contre leurs parents. De nos jours la
science-fiction décrit la génération née dans le contexte des progrès
fulgurants de la génétique et de la biotechnologie. Les auteurs y poursuivent
le sillon tracé par Huxley dans Le Meilleur des mondes, en intégrant
beaucoup plus directement la théorie de l'évolution ; la guerre entre
générations qui en découle est donc d'abord biologique avant d'être idéologique.
Le motif central est l'engendrement d'enfants surdoués menaçant l'avenir de
l'humanité ; ils sont issus d'une manipulation génétique ou de la dissémination
d'un ADN étranger (viral ou extraterrestre), de l'incarnation du diable ou d'un
esprit plus ou moins maléfique. L'extrapolation dans la fiction populaire des
conséquences de la biotechnologie sous-tendue par l'émergence d'une nouvelle
discipline scientifique, la génétique, a modifié la façon de concevoir la
reproduction (sa possible dissociation d'avec la sexualité), le rôle spécifique
des femmes en ce domaine (la gestation) et, plus généralement, le rapport entre
hommes et femmes, pères et mères, parents et enfants. Marika Moiseeff in "La Cohérence"
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