12/09/2013

Bölünmüş ceset, asimetri, tamlık, sosyo-kozmik sistemleri

From a Deconstructed to a Reconstructed Body: Myths of the Divided Body in the Philippines and Borneo. — A number of ancient Austronesian myths collected among various ethnic groups in Borneo, the Philippines, and Taiwan, tell the story of mythical heroes traveling to the sky and back to earth. This journey is linked in every case with these characters being cut to pieces, or eviscerated or divided in some other way. Fifteen versions are presented and analyzed. These are arranged into four groups based on their geographical origin and structure.
The first group stages two characters, Moon and Owl, and closely associates food and feeding to their journey to the sky. A second group places more emphasis on various types of food, each being typical of a cosmological region, like betel for the sky, cooked rice for the earth and raw food for the underworld. Immortality is marked by disembowelment and the absence of food. A third group of variants, from Northern Luzon and Taiwan, tells about a child being cut into several pieces prior to a journey to the sky, also brings to the fore some new elements, like weaving and thunder. Finally a fourth group of variants, from Borneo, puts the question in a reverse order and starts from a half-body subsequently restored to its full form. A general grid accounts for all versions of this mythical complex that offers many deep similarities with American myths. This raises the question of the universality of mythical structures.
Symmetry, Dissymmetry and Hierarchy: The Story of “One-Sided” in Kei Society (Moluccas, East Indies). — Myths tell stories about beings that are stubbed or incomplete, often divided in half vertically. These beings lead us to raise questions about symmetry and the lack of it, about wholeness and the lack of it. Part of a whole is not, despite appearances, always a half. With respect to the relation between the whole and its parts, the hypothesis is formulated that the symmetry of two parts, which might be called “halves”, represents non-being, the absence of relationships. A dissymmetry of two plus one or of two sides in relation to a center represents relationships, social ties and the relational “whole”. The myths narrated and analyzed herein from a society in the Moluccas Islands reveal the different possibilities of conceiving of wholeness and its absence with reference to an order that is both social and private.

From Partial Persons to Completed Societies. — This article presents a comparative analysis of three myths about the incomplete person, recorded in insular Southeast Asian societies. Rejecting assumptions that this mythical theme represent a universal psychological archetype the analysis focuses on the question, which prototypical social and cosmological relationships need to be established in order for a person to acquire his or her completeness. It is demonstrated how to that end social relations are connected to cosmological relations, a process in which the conversion of component parts of persons into valuable objects plays a key role. By setting the standards for such conversion processes the myths articulate cosmological authorisations of the ritual exchanges leading to the reproduction of complete human and vegetable life forms. - Charles Macdonald, Cécile Barraud & Jos Platenkamp

Du corps déconstruit au corps reconstruit - Mythologie du corps morcelé aux Philippines et à Bornéo. Un ensemble de vieux récits austronésiens répartis sur tout le nord-est de l’Insulinde (Bornéo, Philippines, Taiwan) présente des éléments communs, et fait notamment intervenir une thématique du corps coupé, éviscéré, morcelé ou divisé qui est liée au passage entre la terre et le ciel. Les variantes présentées, au nombre de quinze, se répartissent en quatre groupes en fonction de leur structure et de leur origine géographique.
Le premier met en scène deux héros, Lune et Chouette, et fait intervenir une problématique de l’alimentation développée avec plus de détails dans le deuxième qui identifie immortalité et absence de tout processus alimentaire. Chaque région de l’univers se caractérise par une nourriture typique : bétel pour le ciel, riz cuit pour la terre, nourritures crues pour les enfers. Un troisième groupe, situé au nord de l’archipel, lie cette fois le passage de la terre au ciel au morcellement et à la division du corps, et présente des éléments nouveaux comme le tissage et le tonnerre. Enfin, un quatrième groupe, de Bornéo, retourne le problème en partant du corps divisé subséquemment reconstitué. Une structure générale permet d’intégrer ces quatre ensembles de variantes et, par comparaison avec des mythes américains, de poser la question de l’universalité des structures mythiques.
Symétrie, dissymétrie et hiérarchie - Histoire d’Un Côté dans la société de Kei (Moluques, Insulinde) Les mythes rapportent des histoires d’êtres tronqués, incomplets, souvent partagés verticalement en leur milieu. Ces figures incitent à s’interroger sur la symétrie, le défaut de symétrie, l’incomplétude, la totalité. Une partie d’un tout n’est pas toujours une moitié, malgré les apparences. Dans le rapport entre tout et partie, on fait l’hypothèse que la symétrie (de deux parties que l’on pourrait désigner comme moitiés) figure le non-être, l’absence de relations. Une dissymétrie faite de deux plus un, ou de deux côtés par rapport à un centre, figure la relation, le lien social, le tout relationnel. Les quelques mythes d’une société des Moluques, racontés et analysés ici, montrent les différentes possibilités de concevoir l’incomplétude et la totalité, en référence à un ordre, social et particulier.
Cet article propose une analyse comparative de trois mythes concernant le caractère inachevé de la personne collectés dans des sociétés insulaires d’Asie du Sud-Est. Rejetant l’hypothèse que ce thème mythique représente un archétype psychologique universel, l’analyse se focalise sur l’idée que des relations sociales et cosmologiques prototypiques doivent être établies pour qu’une personne parvienne à sa complétude. L’article démontre comment les relations sociales sont connectées aux relations cosmologiques dans cet objectif, un processus dans lequel la transformation des parties constituantes des personnes en objets de valeur joue un rôle clé. Les mythes, en ce qu’ils établissent les critères pour de tels processus de transformation, délivrent des autorisations cosmologiques pour les échanges rituels qui mènent à la reproduction complète des formes de vie humaine et végétale. Charles Macdonald, Cécile Barraud & Jos Platenkamp

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