Nation-building
in Central Asia : The dynamics of ethnic boundaries. Part 1
This article aims to analyze the dynamics
of nation-building in Uzbekistan ,
Turkmenistan , Kazakhstan ,
Kyrgyzstan and Tajikistan .
Despite their common past, shared communist background and simultaneous
independence, each country of this region has tried to find its own answer to
their ethnic diversity. This paper will analyze their past, communistic
heritage and transition with the aim to draw parallels and differences between
all five countries.
Since the collapse of the Silk Road and the colonization
by foreign powers, Central Asia (CA) has been stuck in a very long economic
crisis. Indigenous society consisted chiefly of nomads and landless peasants,
who received their wages in kind from landlords or cattle herders living mostly
in urban centers. These groups maintained the hierarchy of landlords, rich
herders, craftsmen, civil servants, money lenders and the religious elite which
were concentrated in the Khanates.
Russian colonization imposed an alien
layer on the traditional (settled) Muslim society, noted for its close family
and clan ties, and its strong religiosity. The disparity between the peoples of
CA and the Russians, led to the formation of two schools: The ‘Qadims’ or
‘Precursors’ favored by the Islamic hierarchy, preached a strict application of
the Sharia, while the others, the ‘Jadids’ or ‘Innovators’ proposed innovation
and modernization from a mostly Western perceptive.
The Civil War that followed the
Revolutions in 1917, quickly spread to Central Asia . Contractions of
group boundaries based on locality or tribalism led to short-lived or
proclaimed autonomy for the Alash Orda, the Kokand Khanate, or the Turkestan region.
After the creation of the Soviet Union , the new communist
government carved up the region into separate units broadly along
ethnic-linguistic lines as rules to follow. Lenin supported Nationalism as a
response to rational-social oppression caused by capitalism. Consequently a
linguistic policy created a new official language, carefully avoiding too much
linkage with ethnic groups in other countries.
The creation of these artificial ethnic
groups would never have been successful without the forced collectivization
policy and anti-religious campaigns. This brutal modernization campaign claimed
the lives of millions and did blur the boundaries of earlier pan-Turkic,
pan-Islamic, tribal and locality-based identities. Jeroen Van den Bosch (Adam Mickiewicz University )
Les évènements
fondateurs de la notion de Nation en Asie Centrale : la dynamique des
frontières ethniques – Partie 1
L’article
analyse les éléments fondateurs d’une Nation et leur dynamique en Ouzbékistan,
Turkménistan, Kazakhstan, Kirghizstan et Tadjikistan. Malgré un passé commun, l’épreuve
partagée du communisme et une indépendance simultanée, chaque pays de cette
région tente de trouver sa propre réponse à sa diversité ethnique. En suivant
leur passé, l’héritage communiste et la transition qui l’accompagne, cet
article tentera de dessiner les traits communs et les différences entre ces
pays.
Depuis
la disparition de la ‘route de la soie’ et sa colonisation par des puissances
étrangères, l’Asie Centrale s’embourbe dans une longue crise économique. Les
communautés autochtones se composent principalement de nomades et de paysans
sans terres rétribués en nature par des propriétaires fonciers ainsi que des
éleveurs de troupeaux vivant dans les centres urbains. Ces groupes assurent la
hiérarchie entre les propriétaires fonciers, les riches éleveurs, les artisans,
les fonctionnaires, les usuriers et l’élite religieuse rassemblés en Khanates
(entité politique dirigée par un Khan).
La
colonisation russe impose une disposition d’éléments étrangers à cette société
musulmane traditionnelle établie dans un système de relations de parenté, claniques
et religieuses solides. La disparité entre les peuples d’Asie Centrale et les
russes ont conduit à la formation de deux écoles : d’une part, les
« Qadims » ou « Précurseurs » adoptés par les dirigeants
musulmans, prêchent une application stricte de la Sharia, d’autre part, les « Jadids »
ou « Innovateurs » qui proposent une modernisation dans une
perspective plus occidentale.
La
guerre civile guidée par les révolutions en 1917, s’étend rapidement en Asie
Centrale. Les limites géographiques des groupements sociaux en organisation
locale ou tribus permettent la constitution de courte durée ou proclamée de
l’autonomie des régions de l’Alash Orda, du Kokand Khanate, ou du Turkestan.
Après
la création de l’Union Soviétique, le nouveau gouvernement communiste découpe
la région en unités séparées par des clivages ethniques et linguistiques qu’il
impose. Lénine soutient le Nationalisme comme réponse à l’oppression sociale
rationnelle du capitalisme. En conséquence, une
politique linguistique créée une nouvelle langue officielle qui a pour
effet de couper les liens avec les groupes ethniques vivant dans d’autres pays.
La
création de ces groupes ethniques non conformes à la réalité n’aurait jamais pu
se faire sans la politique de collectivisation forcée et les campagnes
anti-religieuses. Cette modernisation brutale a fait des millions de morts et
effacer les frontières des groupes pan-Türk, panislamiques, tribaux et autres
groupes à identités sociales fondées sur la localité.
Jeroen Van den Bosch (Adam Mickiewicz University )
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