From
Recognition of Indigenous Law to Self-Government by Indigenous
Communities -
The
major objectives in the development of legal customs are represented
by selfgovernment
and
the establishment of self-governing territories. A rich experience in
this sphere has been
gained
in Canada, as well as in many other countries where territories of
this type are regulated
by
‘laws’ worked out collaboratively by elders and lawyers. These
objectives also characterize the
Russian
legislation, namely, the Constitution, according to which local
government “provides
independent
decision making by the population on issues at the local level, in
the sphere of
ownership,
use and management of municipal property” (article 130) and should
exercise its
powers
“taking into account historical and other local traditions”
(article 131). In a special federal
law
local government is defined as “recognized and guaranteed by the
Constitution of the Russian
Federation
as an independent population’s activity focused on local issues
which can be settled
immediately
or through the local authorities with the regard to the population’s
interests, and its
historic
and other traditions” (federal law On the General Principles of
the Organization of the
Local
Government in the Russian Federation, article 2). The legislation
on local government is only
partially
applicable to aboriginal issues for it concerns the entire population
inhabiting a certain
area.
If local government of indigenous peoples is to be considered as a
form, even a specific one,
of
local government, its significance will also be revealed in the ways
in which aboriginals can solve
the
development problems of the area and to what degree they can effect
development. Aboriginal
self-government
can refer exclusively to local groups representing the population. In
the legislation
on
federal subjects and in aboriginal life, be it in Russia or in other
countries, self-government is
often
connected with obschinas’ activity. The preamble of the
federal law On the General Principles
of
Organization of Obschinas of Indigenous Small-Numbered Peoples of the
North, Siberia and the
Far
East, RF, 2002, defines the general principles of the
organization and activities of obschinas. It
states
that they are “established to protect the original habitation area,
traditional life style, rights
and
legal interests of the aforementioned indigenous small-numbered
peoples”, and it defines the
legal
basis of the obschina’s (communal) form of self-government
and state guarantees of its
implementation.
Although this law as a whole is fairly criticized, we will underscore
article 4 which
states
that “decisions on the issues of internal organization of
small-numbered peoples’ obschinas
and
relations between their members can be made on the basis of
small-numbered peoples’
traditions
and customs, if the latter do not contradict federal legislation and
the legislation of
federal
subjects and beneficial interests of other ethnic groups and
citizens”. It is in the framework
of
self-government that many urgent issues connected with the distinct
life style of indigenous
peoples
can be settled. Obschinas’ experience can serve as a
starting point for work on the
establishment
of customary law principles.
The
indigenous peoples of the North have gained rich experience in
carrying on dialogue with the world in which they live. This
experience includes interrelations with nature and in society, in the
natural and the supernatural worlds. The rules of this behavior are
taught in childhood, in the family, and are used further as a
‘matrix’ for their life. The interrelations traditionally
established in the sphere of nature management by the indigenous
peoples of the North are characterized by the notions of measure,
prohibition and reciprocity. They underlie traditional nature
management as a special kind of economic activity in the modern
world, and they are promoted by aboriginals as remedies for a
partnership with other people, nations and organizations. This legal
order is reflected in mythology, folklore and customary norms, as
well as in self-identification in the modern context.
A
project drawing on ‘the principles of customary law’ should be
based on the study, interpretation
and
formulation in legal terms of characteristics of aboriginal culture.
Its implementation will be
possible
only through the collaborative efforts of scientists (anthropologists
and legal scholars) and
aboriginals
themselves, and will take quite a lot of time. On the completion of
its academic part it
can
be provided to legislative bodies. Although the work is responsible
and complex, it should be
an
integral part of the enforcement of the legislation on ‘customs and
traditions’ to overcome many
serious
obstacles. Success of the project will be dependant on and determined
by not only the
professionalism
of its participants, but also the development of the legislation. The
formulation of
the
general principles of the customary law of indigenous peoples of the
North can become part of
new
policy towards these peoples, when their special status will be
declared as based on
international,
national and customary law. This will help them to strike the ‘right’
chord in their
relations
with the contemporary world surrounding them. N. Novikova
Abkhazie |
Les
objectifs majeurs du développement des coutumes juridiques se
concrétisent dans l’auto
administration
locale et l’établissement de territoires autonomes. Le Canada
ainsi que beaucoup
d’autres
pays dans lesquels des territoires de ce type sont soumis à des
« lois » élaborées par des
anciens
en collaboration avec des juristes ont acquis une riche expérience
en ce domaine.
Ce
sont ces objectifs qui caractérisent également la législation
russe, notamment la Constitution
aux
termes de laquelle l’auto-administration locale « assure le
règlement par la population, de
façon
autonome, des questions locales dans le domaine de la propriété, de
l’utilisation et de la
gestion
de la propriété municipale » (art. 130) et pourra exercer ses
pouvoirs « en prenant en
compte
les traditions historiques et autres traditions locales » (art.
131).
Dans
une loi fédérale spéciale, l’auto-administration locale est
définie comme « reconnue et
garantie
par la Constitution de la Fédération de Russie en tant qu’activité
indépendante d’une
population
concernant les questions locales qui peuvent être réglées
directement ou par
l’intermédiaire
des autorités locales en respectant les intérêts de la population
et ses traditions
historiques
et autres traditions » (loi fédérale « Sur les
principes généraux de l’organisation de
l’auto-administration
locale dans la Fédération de Russie », art. 2).
La
législation sur l’auto-administration locale n’est que
partiellement applicable aux questions
autochtones
car elle concerne l’ensemble de la population vivant dans une
certaine région. Si
l’auto-administration
locale des peuples autochtones doit être considérée comme une
forme, et
même
une forme spécifique, de gouvernement local, sa portée se révèlera
dans la façon dont les
autochtones
peuvent résoudre les problèmes de développement de la région et
dans le fait de
savoir
jusqu’à quel point ils peuvent opérer un développement.
L’auto-administration locale
autochtone
fait exclusivement référence à des groupes locaux représentant la
population. Dans la
législation
sur les Sujets de la Fédération et dans la vie autochtone, que ce
soit en Russie ou dans
d’autres
pays, l’auto-administration locale a souvent un lien avec
l’activité des obshchinas.
Le
préambule
de la loi fédérale « Sur les principes généraux de
l’organisation des obshchinas des
peuples
autochtones numériquement peu importants du Nord, de Sibérie et
d’Extrême Orient » de
2002,
détermine les principes généraux de l’organisation et des
activités des obshchinas.
Il dispose
qu’elles
sont « constituées pour protéger l’habitat traditionnel de
la région, le mode de vie
traditionnel,
les droits et les intérêts juridiques des minorités autochtones
mentionnées
précédemment »,
et il définit le fondement juridique de la forme d’autonomie
des obshchinas(communautés)
ainsi que les garanties étatiques concernant sa mise en œuvre.
Bien
que cette loi soit dans son ensemble critiquée à juste titre, nous
voudrions souligner l’article 4
qui
dispose que « les décisions concernant les questions relatives
à l’organisation interne
des obschinasdes
minorités autochtones et aux relations entre ses membres pourront
être prises
sur
la base des traditions et coutumes des minorités autochtones si ces
dernières ne sont pas en
contradiction
avec la législation fédérale, avec la législation des Sujets de
la Fédération et avec les
intérêts
(au bénéfice) d’autres citoyens et groupes ethniques ».
C’est dans le cadre de l’auto-
administration
locale que de nombreuses questions urgentes concernant le style de
vie différent
des
peuples autochtones peuvent être réglées. L’expérience
des obshchinas peut
servir de point de
départ
aux travaux pour l’établissement de principes juridiques
coutumiers.
Les peuples autochtones du Nord ont acquis une riche expérience en poursuivant le dialogue avec le monde dans lequel ils vivent. Cette expérience comprend les interrelations avec la nature et dans la société, dans les mondes naturel et surnaturel. Ces règles de comportement sont enseignées durant l’enfance, dans la famille et sont utilisées plus tard comme « matrice » de leur vie. Les interrelations traditionnellement établies dans le domaine de la gestion de l’environnement par les peuples autochtones du Nord se caractérisent par les notions de mesure, d’interdiction et de réciprocité. Elles sous-tendent la gestion traditionnelle de l’environnement en tant que genre d’activité économique particulier dans le monde moderne, et sont présentées par les autochtones comme des moyens de partenariat avec d’autres peuples ou organisations.
Cet ordre juridique se reflète dans la mythologie, le folklore et les normes coutumières autant que dans l’auto identification dans un contexte moderne, ce qui est par exemple le cas lorsque, sur un « terrain de recherche expérimental », des jeux sont organisés dans le cadre de séminaires d’éducation juridique. Cependant, ce terrain ne doit pas être envisagé comme un jeu car seules les conditions de reproduction culturelle sont artificielles alors que l’essence de la culture reste inchangée.
Un
projet sur « les principes du droit coutumier » doit être
fondé sur l’étude, l’interprétation et la formulation en
termes juridiques des caractéristiques de la culture autochtone. Sa
mise en œuvre ne sera possible que grâce aux efforts de
collaboration entre les scientifiques (universitaires anthropologues
et juristes) et les autochtones eux-mêmes, et elle prendra beaucoup
de temps. A l’achèvement de sa partie académique, ce projet
pourra être confié au corps législatif. Bien que le travail soit
exigeant et complexe, il pourrait constituer une partie intégrante
de l’application de la législation sur « les coutumes et
traditions » afin de surmonter les nombreux obstacles sérieux.
Le succès du projet dépendra et sera établi aussi bien par le
professionnalisme de ses participants mais aussi en fonction du
développement de la législation.
La
formulation des principes généraux du droit coutumier des peuples
autochtones du Nord pourra faire partie d’une nouvelle politique à
l’égard de ces peuples lorsque leur statut particulier sera
reconnu comme fondé sur le droit international, national et
coutumier. Cela les aidera à toucher la « corde sensible »
dans leurs relations avec le monde qui les entoure.
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