Recognition
of Indigenous Peoples’ Laws by State Law : nomadism-
Why do they pass laws? Of the many reasons one is definitely to
defend the human right to distinctiveness. In the diverse modern
context this is as important as any of the human rights which are
defended in all civilized societies. Without the realization of the
right of a person to be culturally distinct, the right to life of
those following the reindeer is hardly to be recognized. And this is
the lifestyle pursued by over ten of the peoples of the Russian
Federation (RF). Reindeer herding is in fact the only possibility for
them and their traditions to survive. For the majority of indigenous
small-numbered peoples of the North of Russia, the issues related to
the rights and possibilities of continuing reindeer herding have
recently played a pivotal role. Reindeer herding that provides for
the material basis of their lives – for transport, food, clothing
and shelter. The reindeer is the main symbol of aboriginal culture in
the world outlook of Northern peoples, their folklore, their rites
and celebrations, their ways of teaching their young. The reindeer is
their main sacrificial animal. Aboriginals constantly underscore the
inseparable link between people and reindeers. They foresee their
existence as distinct peoples only through the preservation and
development of reindeer herding as a way of life. They cannot imagine
their future without reindeer, which constitute the basis of their
well-being and ensure their survival. The reindeer itself chooses the
way it will go, and feeds itself while traveling long distances, and
the Northern people follow it. The possibilities of reindeer herding
are constantly diminishing as a result of the alienation of pastures
to industrial exploration in the northern region. Moreover, many
young people when they come home from boarding schools no longer have
a clear idea of the nomadic life, and do not associate themselves
with it. However, some changes have been taking place recently, and
private family reindeer herding is becoming popular in some regions
of the North. How may we help those who want to preserve, and in some
regions, to revitalize this ancient, but still modern, if not eternal
activity of people living in the North? One way today is to ensure
their legal rights in the context of the current Russian legal system
where the role of customary norms regulating the status of these
peoples is significant in national legislation. In practice there
remains much to be done in this sphere. The newly adopted laws
“considering customs and traditions of indigenous peoples” are in
limbo. In order to make customs an effective legal remedy,
collaboration between aboriginals themselves, anthropologists and
legal experts is required. Recognition of Indigenous Peoples’ Laws
by State Law In 1993 the status of indigenous peoples of the North
was constitutionally regulated. The state guaranteed their rights
according to the acknowledged principles and norms of international
law and the international treaties of the Russian Federation (article
69 of the Constitution). “The protection of the original
environment and traditional way of life of small-numbered ethnic
entities” were recognized as within the state authorities’
special competence (article 72). In defining the legal status of
indigenous small-numbered peoples, an important role is played by
articles of the constitution which state that the land and other
natural resources are used and protected by the Russian Federation as
the basis of the life and activities of peoples inhabiting a certain
area (article 9), which declare the status of autonomous districts as
subjects of the Russian Federation (article 65), and which provide
that local government is exercised with consideration of historical
and other local traditions (article 131). Certain legal provisions
connected with the status of indigenous peoples are contained in the
Land Code, the Water Code, and some federal laws. New opportunities
for the defense of indigenous rights are provided in special federal
laws concerning the legal regulation of different aspects of the life
of these peoples. These include the law On Guarantees of the Rights
of Indigenous Small Numbered Peoples of the Russian Federation, RF,
1999; the law On General Principles of the Organization of Indigenous
Small-Numbered Peoples of the North, Siberia and the Far East, RF,
2000; and the law On Territories of Traditional Land Use of
Indigenous Small-Numbered Peoples of the North, Siberia and the Far
East, RF, 2001. In this legislation the rights of indigenous peoples
and the powers of authorities are defined in the spheres of the
organization of their life and activities, nature management, and
protection of languages and cultures. One particular feature of the
new legislation is the integration of customs and traditions of these
peoples into the state legal system. Moreover, it should be noted
that it allows for the taking into consideration of customs and
traditions of indigenous nature management, in the determination by
obschinas1 of issues regarding internal development, and in their
legal defense. N.
Novikova
La
reconnaissance des droits des peuples autochtones par le droit
étatique : nomadisme
Pourquoi
élaborer des lois ? L’une des nombreuses raisons de ce
phénomène est certainement de défendre le droit de l’homme à la
diversité. Dans un contexte moderne de diversité, ce droit est
aussi important que n’importe lequel des droits de l’homme
protégés dans toutes les sociétés civilisées. Sans la réalité
du droit de toute personne à une culture différente, le droit
d’exister de « ceux qui suivent le renne » peut
difficilement être reconnu alors qu’il s’agit d’un mode de vie
suivi par plus de dix peuples de la Fédération de Russie. En
réalité, l’élevage des rennes est, pour ces peuples et pour
leurs traditions, le seul moyen de survivre. Pour la majorité des
peuples autochtones numériquement peu importants du Nord de la
Russie, les questions concernant le droit et les possibilités de
poursuivre leur activité d’élevage de rennes ont joué récemment
un rôle essentiel. L’élevage de rennes constitue la base
matérielle de leur existence tant pour le transport, l’alimentation
ou l’habillement que pour l’habitat. Le renne est le principal
symbole de la culture aborigène dans la conception du monde des
peuples du Nord, dans leur folklore, leurs rites et célébrations et
la façon d’éduquer les jeunes. Le renne est le principal animal
sacrificiel. Les autochtones soulignent constamment le lien
indéfectible existant entre les hommes et les rennes. Ils
n’envisagent leur existence comme peuple qu’à travers la
préservation et le développement de l’élevage de rennes en tant
que mode de vie. Ils ne peuvent imaginer leur avenir sans le renne
qui constitue le fondement de leur bien-être et assure leur survie.
C’est le renne lui-même qui choisit où il va, il se nourrit
pendant de longs voyages et les peuples du Nord le suivent. Les
perspectives de l’élevage de rennes sont en constante diminution,
conséquence de l’aliénation des pâturages au profit des
exploitations industrielles dans la région du Nord. En outre,
lorsqu’ils rentrent chez eux après avoir étudié dans des
collèges, de nombreux jeunes n’ont plus une vision claire de la
vie nomade et ne s’y associent plus. Cependant quelques changements
ont récemment eu lieu et l’élevage familial de rennes devient
populaire dans certaines régions du Nord. Comment pouvons-nous aider
ceux qui veulent préserver et, dans certaines régions, faire
revivre, cette activité des peuples vivant dans le Nord, ancienne
mais toujours moderne si ce n’est éternelle ? Il existe
aujourd’hui un moyen qui est celui de garantir leurs droits dans le
contexte du système juridique russe actuel puisque le rôle des
normes coutumières régissant le statut de ces peuples est reconnu
par la législation nationale. Il reste, dans la pratique, beaucoup à
faire dans ce domaine. Les lois récemment adoptées « à
propos des coutumes et traditions des peuples autochtones »
sont demeurées dans les limbes. Afin que les coutumes puissent
constituer un recours juridique effectif, une collaboration est
requise entre les autochtones eux-mêmes, les anthropologues et les
experts juridiques.
En
1993, le statut des peuples autochtones du Nord a été intégré
dans la Constitution de la Fédération de Russie. L’État a
garanti les droits de ces peuples conformément aux principes et
normes universellement reconnus du droit international et des traités
internationaux de la Fédération de Russie (art. 69 de la
Constitution). « La protection de l’environnement naturel et
du mode de vie traditionnel des entités ethniques numériquement peu
importantes » a été reconnue comme relevant de la compétence
conjointe de la Fédération de Russie et des Sujets de
la Fédération de Russie (art. 72).
Dans
la définition du statut juridique des minorités autochtones, les
articles de la Constitution qui disposent que la terre et les autres
ressources naturelles sont exploitées et protégées dans la
Fédération de Russie en tant que base de la vie et de l’activité
des peuples vivant sur le territoire concerné (art. 9), qui
instituent le statut des territoires autonomes en tant que sujets de
la Fédération de Russie (art. 65) et qui stipulent que
l’auto-administration locale s’exerce en tenant compte des
traditions ancestrales et locales (art. 131), jouent un rôle très
important.Certaines dispositions légales concernant le statut des
peuples autochtones sont inscrites dans le Code foncier, le Code des
Eaux et certaines lois fédérales. De nouvelles perspectives pour la
défense des droits des autochtones sont contenues dans des lois
fédérales spéciales concernant la réglementation de différents
aspects de la vie de ces peuples. Il s’agit de la loi « Sur
les garanties des droits des peuples autochtones numériquement peu
importants de la Fédération de Russie » de 1999, de la loi
« Sur les principes généraux de l’organisation des
communautés (obshchina)
des peuples autochtones numériquement peu importants du Nord, de
Sibérie et d’Extrême Orient » de 2000 et de la loi « Sur
les terres faisant l’objet d’une exploitation traditionnelle par
les peuples autochtones numériquement peu importants du Nord, de
Sibérie et d’Extrême Orient » de 2001. Selon cette
législation, les droits des peuples autochtones et le pouvoir des
autorités sont définis dans les domaines de l’organisation de
leur vie et de leurs activités, la gestion de l’environnement et
la protection des langues et des cultures. Un trait particulier de
cette nouvelle législation est l’intégration des coutumes et
traditions de ces peuples dans le système juridique étatique. Il
faut en outre souligner que cela permet de prendre en compte les
coutumes et traditions suivies dans l’exploitation des ressources
naturelles par les autochtones, dans la résolution des problèmes
concernant le développement interne et la défense de leurs droits.
Les sujets de la Fédération de Russie ont adopté des lois
relatives aux peuples autochtones qui développent souvent les
dispositions de la législation fédérale.
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